Appréhender le baby-blues avec la naturopathie

Rassurez vous, oui le baby blues existe, oui il touche beaucoup de jeunes mamans mais ce n’est pas un passage obligatoire. Certaines d’entre vous ne le ressentiront jamais. Ce baby blues dont on parle tant, survient en général à partir du 3ème jours après l’accouchement et se poursuit quelques jours.

Il faut bien différencier le baby blues de la dépression post-partum qui elle dure dans le temps. La dépression post-partum devra donc être prise en charge par un professionnel.

I – Qu’est ce que le baby blues ?

Des crises de larmes, des éclats de rire, des moments de fatigue, des colères, bref vous allez osciller entre des pics d’humeur bien différents. La période post-accouchement est vécue chez certaines femmes comme un retour dans leur propre enfance. Il peut émerger des problématiques de rejets, de manque, d’abandon qui refont surface. Des questionnements apparaissent, des doutes face à votre nouveau de rôle de mère, bref c’est un chamboulement émotionnel qu’il sera difficile de contrôler. Les sages femmes connaissent très bien cette période et prennent en général le temps de vous écouter et de vous réconforter.

Baby-blues, ok, mais pourquoi ?

Plusieurs causes peuvent expliquer cet état. Vous avez mis 9 mois pour concevoir votre bébé, vous avez eu le temps de voir votre corps changer, évoluer puis en quelques heures un vide se crée en vous, le centre d’attention n’est plus sur vous, vous passez de la future maman qu’on choie à celle qui doit choyer son bébé. Ce nouvel arrivant s’exprime, il faut apprendre à l’apprivoiser, s’en occuper, vous découvrez un nouveau rôle.

Le baby-blues s’explique surtout par un bouleversement hormonal. Après l’accouchement plusieurs hormones voient leurs taux chuter. Les oestrogènes produites auparavant par le placenta s’effondrent, elles ré-augmenteront à la fin du 1er mois.  La progestérone, reconnue pour être hyper-euphorisante s’effondre également pour ré-apparaitre qu’à partir du 40ème jour.

Suite à l’accouchement et pour favoriser l’éjection du lait et la lactation, votre organisme va produire de l’ocytocine et de la prolactine. Leur prolifération dans le sang sont également responsables de cet état passager.

Tous ces changements hormonaux accentuent votre émotivité qui devient parfois incontrôlable.

Vous pouvez également vous sentir démunie face à vos nouvelles fonctions de maman. La peur de ne pas réussir à gérer votre bébé, peur de ne pas savoir le comprendre, de ne pas lui apporter l’amour suffisant, de ne pas le nourrir comme il faut,… Bref les interrogations sont multiples mais ne vous inquiétez pas, elles sont normales, déculpabilisez sur vos faux pas (s’il y en a), vous débutez dans ce nouveau rôle de maman, personne ne nous apprend à être mère. Ecoutez vos ressentis et ce qui vous lie à votre bébé, n’hésitez pas à en parler avec votre partenaire et aux professionnels qui vous accompagnent (sage-femme, ostéopathe, naturopathe,…) ils sont là aussi pour ça.

La fatigue physique prend également le pas sur vos émotions. Vous venez de vivre une prouesse physique en seulement quelques heures, vous avez à peine le temps de récupérer que les visites des proches s’enchaînent, votre bébé fait des siennes et ne vous laisse pas de repos, bref un tourbillon se met en place autour de vous… L’idéal est de freiner le rythme, dites non aux visites si vous avez besoin de repos, et surtout ne culpabilisez pas !

II – Un temps de repos culturel de 40 jours

Selon l’enseignement de Yogi Bhajan, maître de Kundalini Yoga, les 40 jours qui suivent l’accouchement sont respectés comme une période de repos pour la mère et son enfant. Pendant cette période tout deux apprennent à se découvrir, à vivre ensemble, le lien se crée. Cette méthode permet au nouveau né de passer en douceur du stade in-utéro vers le monde extérieur. Une transition clé où la confiance de l’enfant prend forme pour sa vie future.

Dans plusieurs cultures, ce temps de repos est respecté pour la jeune maman qui reste dans son environnement et au calme. On lui conseille de rester allongée tant qu’elle peut pendant 2 à 3 semaines sans faire d’effort physique. Des proches sont là pour prendre soin d’elle, cuisinez pour elle, la masser, la servir.

Cette période de tête-à-tête entre la mère et l’enfant est également propice aux protections énergétiques. Après l’accouchement la mère est considérée comme perméable aux énergies environnantes pouvant causer des angoisses. En effet, venant d’être traversée par la naissance, les portes énergétiques de son corps se sont ouvertes. De même pour le bébé, qui dépend de l’aura de sa mère pendant ses 3 premières années de vie. Une séparation peut ainsi lui causer des angoisses faute de protection énergétique.

Dans cet enseignement de Yogi Bhajan, le père vient en renfort de ce « duo » mère-enfant. Il est là pour soutenir la mère et lui apporter une protection, la mère quant à elle se concentrera uniquement sur son bébé.  

Dans plusieurs cultures le repos est donc la clé essentielle pour se remettre de 9 mois de grossesse et de l’accouchement. Chez nous, cette tradition est parfois compliquée à mettre en place et l’entourage peut avoir du mal à comprendre ce besoin.

Pour se reposer comme il faut, il est conseillé de dormir dès que bébé dors. On dit que chaque réveil nocturne doit être récupéré par 1 heure de sieste. Demandez le soutien de votre partenaire et pourquoi pas l’aide d’une femme de ménage le temps nécessaire.

III – Alimentation et naturopathie pour mieux vivre et appréhender le baby blues

L’alimentation sera une des bases fondamentales dès l’accouchement mais aussi pendant la grossesse. Il a été démontré que des carences alimentaires seraient la cause de certains mal-être

– Dès la grossesse et après il est conseillé de consommer des vitamines B6 (viande, poisson, banane, champignons, levure alimentaire) du magnésium (cacao cru, oléagineux, céréales semi-complètes ou complètes, légumes frais, légumineuses) et des oméga 3 (huiles végétales bio : lin, colza, chanvre, graines de chia, de chanvre, de lin, sardines, noix, amandes). Ce complexe aura des effets sur les hormones et le système nerveux.

Attention à ne pas continuer une complémentation en oméga 3 pendant le 8ème mois de grossesse, il fluidifie le sang et provoque des contractions précoces

– Consommez des fruits et légumes frais à chaque repas apportera les vitamines et les minéraux dont votre organisme à besoin. Mangez le plus possibles crus pour ne pas dénaturer les vitamines

– Les oméga 3 seront à continuer après l’accouchement, ils sont reconnus comme antidépresseurs naturels

– L’épuisement étant une des causes du baby-blues, apportez de l’énergie à votre organisme avec ce complexe multi-vitamines : mélange d’ortie, de prêle, de spiruline, d’acérola et de cynorhodon. Il sera reminéralisant, nutritif et riche en vitamine C.

>- L’huile d’onagre est reconnue comme un stabilisant émotionnel. Vous pouvez prendre 1 cuillère à soupe d’huile crue dans vos crudités tous les jours.

– Si les angoisses sont prononcées vous pouvez utiliser de l’huile essentielle de lavande vraie (à respirer au flacon ou appliquer 1 goutte à l’intérieur de chaque poignet le soir avant le coucher par exemple)

– N’hésitez pas à demander l’avis d’un naturopathe pour utiliser des complexes d’huiles essentielles ou pour la prise de fleurs de Bach qui seront d’une grande aide dans cette phase de transition.

Pendant cette période, ne restez pas seule avec vos doutes et vos états d’âmes, parlez-en à votre entourage et aux professionnels de santé. Ne culpabilisez pas et demandez de l’aide si vous en avez besoin.